

Nous avons le pouvoir de faire de Bordeaux Métropole un grand jardin, un grand village, prospère et accueillant.
En 2023, seuls 4’000 logements ont été mis en chantier, soit seulement 53% des 7’500 logements attendus chaque année par le Programme Local de l’Habitat de Bordeaux Métropole. Ils sont aujourd’hui 60’000 foyers d’actifs qui viennent chaque matin travailler dans la métropole et qui doivent la quitter, chaque soir, car leur lieu de résidence se situe au-delà du territoire de nos 28 communes. En 2021, 28% des actifs qui travaillent dans Bordeaux Métropole n’ont pas la chance d’y habiter, soit 130’000 actifs qui entrent et sortent de la métropole chaque jour, parcourant ces kilomètres inutiles, et sacrifiant ces heures à patienter dans les embouteillages alors qu’ils pourraient les offrir à leurs proches. De plus, ce chiffre augmente de 2’000 actifs exclus par an : ils n’étaient que 103’000 en 2008.
Cette exclusion renforce les émissions carbone : 87% des actifs qui travaillent dans Bordeaux Métropole mais qui n’ont pas la chance d’y habiter se rendent au travail en voiture, contre seulement 55% de ceux qui y habitent et y travaillent.
Jusqu’à quand la métropole fermera-t-elle ses portes à une grande partie de ceux qui la font vivre, chaque jour, mais qui n’ont pas le droit d’y résider, la nuit ? Mais ce n’est pas tout : étudiants sans logement, salariés dormant dans leur voiture, parc social saturé, offre locative en berne, accession à la propriété verrouillée par des prix qui ne baissent pas malgré la hausse des taux… les difficultés à bien se loger touchent aujourd’hui tout le monde, et menacent même la vitalité même des entreprises du territoire, dont les employés ne parviennent pas à bien se loger.
Les grands projets d’urbanisme semblent avoir montré certaines limites, notamment en matière d’acceptabilité sociale. Et si nous faisions place aux petits projets, aux projets portés par les habitants eux-mêmes, sur leur parcelle, des micro-projets de construction de nouvelles maisons dans les jardins ? Chaque année, un peu plus de 300 terrains à bâtir sont créés sur le territoire de Bordeaux Métropole, dont une part significative grâce à l’initiative de propriétaires qui décident de partager leur jardin en en cédant une partie comme terrain à bâtir. C’est à la fois beaucoup, et très peu, puisque ces 300 terrains représentent moins de 5% des besoins. Si chaque année, 1 propriétaire sur 100 décidait de se construire une maison de plain-pied sur son terrain, ou de partager son jardin pour en céder une partie comme terrain à bâtir, c’est 1’700 maisons supplémentaires qui pourraient être produites chaque année, soit 5 fois plus qu’aujourd’hui.
Si seulement 2% des 170’000 propriétaires de maisons de la métropole choisissaient cette option chaque année, le potentiel de production de nouvelles maisons par la méthode WIMBY s’élèverait à 3’400 unités, soit 10 fois plus qu’aujourd’hui, l’équivalent de la moitié des besoins estimés de la métropole. C’est pourquoi, urbanistes de métier, nous avons décidé de mettre notre savoir-faire et nos compétences au service des particuliers qui peuvent, par leur initiative, contribuer à résoudre la crise du logement.