Land sparing & land sharing
Préserver les milieux naturels et les terres agricoles de la pression de l'urbanisation et mettre la densité au service de la biodiversité.
de densifier
Diminuer la pression sur la biodiversité
Pression : événement ou agent (biologique, chimique ou physique) exercé par une source (dérivé d’une activité) pour produire un effet qui peut conduire à un dommage ou causer des impacts négatifs.
41 sources de pressions d’origine anthropique impactant la biodiversité ont été recensées, et 27 ont pu être cartographiées sur la base d’un carroyage normalisé de 10km par 10km à l’échelle de la France métropolitaine, dans le cadre d’un travail réalisé pour la Stratégie Nationale pour les Aires Protégées 2030 du Ministères Écologie Énergie Territoires.
Dans l’article « Cartographier les pressions sur la biodiversité : pourquoi et comment ? » paru en septembre 2024 dans la revue Sciences Eaux & Territoires de l’INRAE, Paul Rouveyrol et ses co-auteurs reviennent sur ce travail de méthodologie, de curation et de croisement de données pour comprendre l’impact des activités humaines, notamment l’urbanisation, sur la biodiversité. En voici quelques points saillants :
- L’urbanisation occupe la seconde place en termes d’impact négatif sur la biodiversité (la première position est occupée par l’agriculture intensive). En cause : l’étalement urbain (infrastructures et nouvelles zones urbanisées) qui entraine la dégradation et la fragmentation des habitats naturels.
- C’est dans les secteurs à forte croissance démographique (autour des métropoles, dans le bassin méditerranéen et sur la façade atlantique) que la pression de l’urbanisation — de l’étalement urbain — est les plus forte : c’est là qu’il est urgent de trouver une voie pour stopper l’extension spatiale de la ville et préserver, de l’urbanisation, les milieux naturels.
« Land sparing » et « land sharing » : leur application à l’urbanisation
L’agriculture est une activité dont l’impact fort sur la biodiversité est identifié depuis des décennies. Elle a aussi contribué à forger des concepts pour limiter ses impacts à plusieurs échelles, de l’exploitation aux pratiques culturales, en distinguant le « land sparing » du « land sharing », que nous pouvons transposer à l’urbanisation.
Préserver les milieux naturels de toute forme de pression anthropique est ce qu’on appelle « land sparing » : il nous faut épargner des espaces naturels. Pour limiter l’étalement urbain, nous devons travailler dans les espaces déjà urbanisés, en ménageant des espaces bâtis et en renforçant la place de la nature en ville. C’est ce que l’on peut appeler « land sharing » : le partage intelligent des espaces occupés par l’homme, mais dans lesquels il fait une place de choix à la nature, en devenant jardinier par exemple.
Si land sharing et land sparing sont complémentaires en agriculture, il le sont plus drastiquement encore pour l’urbanisation : nous ne pourrons épargner des milieux naturels de la pression de l’urbanisation (land sparing) que parce que, par ailleurs, nous organiserons une densification douce et raisonnée des tissus bâtis existants pour partager l’espace avec la nature (land sharing).
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